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septembre 27, 2015

La Macronomie !!

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.


Sommaire:

a) L’impossibilité d’un fédéralisme européen - Jacques Sapir - sputniknews

b) Macron: la zone euro doit changer ou mourir

c) Loi Macron: une solution anti-crise controversée, un rappel :)

d) Divers liens sur la "Macronomie" notamment sur Contrepoints




a) L’impossibilité d’un fédéralisme européen

Notre ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, a fait, il y a quelques jours des déclarations importantes sur l’euro dans un journal allemand, le Süddeutsche Zeitung.

Il y détaille ses propositions, établies en commun avec le Ministre allemand de l'économie, M. Sygmar Gabriel (SPD). Ceci a été largement repris dans l'hebdomadaire français Le Point (1). Cette déclaration n'est pas nouvelle. Mais, venant après la crise qu'a connue la zone euro avec la Grèce au début de l'été 2015, elle prend une signification particulière.


Ce que Macron dit
Il faut étudier les déclarations d'Emmanuel Macron. Après avoir renouvelé un appel à de nouveaux transferts de souveraineté impliquant qu'une large part de la politique économique française soit transférée à Bruxelles par le biais d'un « gouvernement économique de la zone euro», il ajoute que ce gouvernement pourrait « veiller aux transferts financiers nécessaires lorsqu'un pays est affecté par une crise» mais aussi «promouvoir les réformes souhaitables pour éviter les divergences entre nos économies» (2). Il s'agit en réalité de transférer le pouvoir décisionnel à un commissaire européen, en laissant aux gouvernements nationaux une simple capacité d'application.
Les compétences de ce commissaire économique à la zone euro seraient ainsi définies « le gouvernement de l'euro serait conduit par un commissaire aux compétences étendues », qui pourrait « attribuer des moyens d'investissement ou parler de politique du marché du travail ».
Trois choses ici sont à noter. La première est qu'il est fait référence à des « transferts financiers » mais uniquement quand un pays « est affecté par une crise ». Or, l'expérience des Etats (qu'ils soient unitaires ou fédéraux) montre que ces transferts doivent (et sont) être permanents. La deuxième chose à noter est qu'il est fait référence dans les  « compétences étendues » aux « moyens d'investissements ». Mais, rien n'est dit sur le nécessaire rééquilibrage entre le niveau d'investissement des pays ni sur le financement de ces derniers. Et pour cause: cela impliquerait de reconnaître la nature permanente (ou en tout cas de très long terme) des transferts financiers. Une troisième chose importante à noter est que Macron évoque à la fois qu'il convient de promouvoir   «promouvoir les réformes souhaitables pour éviter les divergences entre nos économies» et, dans les compétences étendues conférées au futur commissaire européen que ce dernier serait habilité à « ou parler de politique du marché du travail ». Nulle part il est fait mention d'une « Europe sociale » ou d'une harmonisation des législations sociales en Europe. La question est réduite au « marché du travail ».

Convergence et mythe
Le discours qui tend à l'instauration d'une structure fédérale au niveau de la zone euro est en réalité ancien. Il ne se limite d'ailleurs pas aux déclarations des ministres. Ce point, d'ailleurs, n'est pas nouveau. L'idée que l'euro implique la construction d'un Etat fédéral a déjà été avancée par Aglietta. Mais, l'euro est appelé à rester une monnaie incomplète non par manque d'imagination des politiques mais au contraire par desseins de ceux-ci, ou du moins de certains d'entre-eux. L'Euro est une monnaie au service d'un projet politique: la réalisation d'une grande régression sociale par rapport aux cadres sociaux et économiques construits de 1945 aux années 1980. Cette régression est nécessaire pour la consolidation du pouvoir des « 1% les plus riches » sur la large majorité de la population européenne. C'est pourquoi Emmanuel Macron, qui est un homme intelligent et lucide, ne parle que de transferts transitoires, et réduit la question sociale au simple « marché du travail ». Car, comme on le dit dans Hamlet, « il y a de la méthode dans cette folie ».

Les conditions du fédéralisme
L'existence d'institutions fédérales nécessite deux choses. Tout d'abord qu'il y ait un peuple, non au sens ethnique, religieux, ou même linguistique (que l'on pense à la Confédération Helvétique) mais au sens de la communauté politique. Autrement dit que des éléments de culture politique soient partagés, que des institutions, des règles implicites soient communes. Or, l'histoire des Nations européennes a été aussi, et peut-être même avant tout, l'histoire de la spécification de cultures politiques différentes.
Mais il y a une autre chose qui gène considérablement tous ceux qui voudraient faire du « fédéralisme » européen. C'est le coût économique de ce fédéralisme. Si l'on veut faire un fédéralisme qui fonctionne réellement il faudra dégager des moyens économiques importants, ne serait-ce que pour équilibrer les avantages acquis de compétitivité. En se limitant à quatre pays du « Sud », c'est-à-dire l'Espagne, la Grèce, l'Italie et le
Portugal, le total se monte à 257,71 milliards d'euros par an. Ce total n'est pas le total de tous les transferts (d'autres pays ont des besoins), et il n'inclut pas la contribution communautaire (qui est un coût net pour des pays comme l'Allemagne et la France), mais il couvre les besoins nécessaires pour que puisse survivre la zone euro hors les besoins financiers immédiats, qui impliquent déjà une contribution non négligeable de l'Allemagne et de la France. Si l'on y ajoute les sommes nécessaires pour permettre à ces pays de se relever de l'austérité qui leur a été imposée, et de compenser les dommages causés à leurs sociétés, on approche des 300 à 320 milliards d'euros par an. Il s'agit ici bien entendu de transferts nets sur seulement 4 pays. Environ 90% de ces sommes devraient être financées par l'Allemagne, soit entre 270 et 288 milliards d'euros. On est clairement bien au-delà de ce qui est tolérable pour ce pays (5).
La stratégie allemande
Même en tenant compte d'un possible financement partiel par la Banque centrale européenne, il n'en reste pas moins que l'on est sur des niveaux qui sont impossibles à financer pour l'Allemagne, que celle-ci en ait ou non la volonté. Dès lors, on peut comprendre la stratégie de Mme Merkel qui cherche à obtenir un droit de contrôle sur les budgets des autres pays via des propositions de « fédéralisme » qui lui donnerait le contrôle politique sur les dépenses publiques, mais qui se refuse à envisager une « union de transferts » qui serait cependant la forme logique que prendrait une structure fédérale pour la zone euro. C'est bien pour cela que l'Allemagne vient de refuser toute mesure qui permettrait en réalité à l'Union bancaire de fonctionner (6).


(1) Le plaidoyer de Macron pour un "gouvernement de la zone euro" in Le Point, le 31 août 2015, http://www.lepoint.fr/economie/le-plaidoyer-de-macron-pour-un-gouvernement-de-la-zone-euro-31-08-2015-1960710_28.php
(2) Les citations sont tirées de Le Point, le 31 août 2015, http://www.lepoint.fr/economie/le-plaidoyer-de-macron-pour-un-gouvernement-de-la-zone-euro-31-08-2015-1960710_28.php
(3) Aglietta M, Zone Euro: éclatement ou fédération, Michalon, Paris, 2012
(4) Sapir J., "Le coût du fédéralisme dans la zone Euro", billet publié sur le carnet Russeurope le 10/11/2012, URL: http://russeurope.hypotheses.org/453
(5) Artus P., « La solidarité avec les autres pays de la zone euro est-elle incompatible avec la stratégie fondamentale de l'Allemagne: rester compétitive au niveau mondial? La réponse est oui », NATIXIS, Flash-Économie, n°508, 17 juillet 2012.
(6) Godin R., Pourquoi l'Allemagne refuse le dernier pilier de l'Union bancaire, La Tribune, 11 septembre 2015, http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/pourquoi-l-allemagne-refuse-le-dernier-pilier-de-l-union-bancaire-504515.html




b) Macron: la zone euro doit changer ou mourir

Emmanuel Macron a appelé à créer des mécanismes de transferts financiers entre Etats membres de la zone euro, afin d’éviter le risque d’effondrement de l'union monétaire

La crise de l'euro et la situation tendue autour du troisième paquet d'aide pour la Grèce ont montré que la zone euro doit changer de cap en la matière financière et renforcer la collaboration économique entre ses pays membres.
"Si les Etats membres ne sont pas prêts, comme ça a été le cas jusqu'à présent, à une forme ou une autre de transferts financiers à l'intérieur de l'union monétaire, on peut faire une croix sur l'euro et la zone euro", a déclaré M. Macron dans une interview accordée à Süddeutsche Zeitung.
"Une union monétaire sans égalisation financière, c'est impossible. Le fort doit aider le faible", a ajouté Emmanuel Macron.
Le ministre français a également prôné la création d'un nouveau poste de commissaire européen " doté de pouvoirs étendus" qui pourrait coordonner les politiques financières, économiques et sociales des pays de la zone euro. L'homme politique estime que ce commissaire devrait être également chargé de réaliser des prévisions sur les investissements et le développement du marché de travail.




c) Loi Macron: une solution anti-crise controversée

Comme en février dernier lors de la première lecture, le premier ministre français Manuel Valls engagera ce mardi la responsabilité du gouvernement pour permettre le passage en force en nouvelle lecture du projet de loi Macron.

Depuis le début de la crise économique en 2008, la France n'arrive toujours pas à respecter la limite des 3% de déficit du PIB exigée par la norme européenne. Le taux de chômage ne cesse de croître depuis plusieurs années, et a même atteint son plus haut niveau, soit 10,3% de la population en 2015.
Pour remédier à cette situation alarmante, le ministre français de l'Economie Emmanuel Macron a rédigé une liste de mesures anti-crises. Il s'agit notamment du projet de loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, dit loi Macron.
Présenté le 10 décembre dernier en Conseil des ministres et le lendemain à l'Assemblée nationale, le texte a été adopté début mai au Sénat après avoir fait l'objet d'une large contestation au sein de son parti en février dernier à l'Assemblée. Les frondeurs avaient contraint à l'époque le gouvernement à recourir à l'article 49-3 de la Constitution pour faire passer «en force» ce texte de loi.
Le premier ministre compte recourir de nouveau à l'article 49-3 de la Constitution, interrompant ainsi dès le premier jour des débats.
L'objectif initial des mesures anti-crises présentées dans la loi était de libérer l'activité économique partout en France, d'accroître la concurrence et de développer plusieurs secteurs de l'économie.
Ambitieuse à l'origine, la loi Macron a suscité de nombreuses polémiques au sein du parti au pouvoir, la proposition du ministre concernant le travail dominical ayant provoqué des débats enflammés.
Le fait de toucher au jour le plus sacré dans la vie de chaque Français a suscité une levée de boucliers, s'agissant en effet du seul jour de la semaine entièrement consacré à la famille.
Il est pourtant stipulé que le travail du dimanche serait autorisé uniquement dans les zones touristiques et étendu à 12 dimanches (contre 5 aujourd'hui).
L'autre cause de cette crispation persistante concerne les métiers dit "règlementés" qui seraient encore plus surveillés.
Les concessions d'autoroute seraient contrôlées et supervisées par une entité publique chargée de vérifier les coûts des travaux et les tarifs appliqués aux usagés.
De plus, les autoécoles se retrouvent également soumises à une concurrence «déloyale» du fait de la généralisation des véhicules à double contrôle.
Enfin, notaires, avocats, médecins et chauffeurs de taxi pourraient se voir délestés de marges jusque-là très importantes.
Hormis ces pommes de discorde, les changements prévus sont plutôt de nature positive. Par exemple, la loi renforcera la lutte contre le monopole des grandes chaînes commerciales en élargissant significativement les pouvoirs de l'Autorité de la concurrence (un organisme administratif indépendant spécialisé dans l´analyse et la régulation du fonctionnement de la concurrence sur les marchés).
En outre, le projet de loi attribue à l'Autorité le pouvoir d'intervenir dans les zones à faible diversité commerciale. Lorsqu'un réseau détiendra plus de 50% du marché, l'Autorité aura le droit de le forcer à vendre une part de ses magasins aux concurrents.
Par ailleurs, la nouvelle loi créerait un service de transport interurbain routier ouvrant un nouveau marché dans ce secteur très peu développé dans les zones à faible densité démographique. Dans les faits, il s'agira de mettre en place un système de transport longue distance par autocar permettant l'accès à des TPE en zone rurale.
Quoi qu'il en soit, le destin de la loi Macron, appelée à faire sortir la France de la crise économique et à rapprocher le pays des normes européennes, sera bientôt scellé.
Le gouvernement, déjà accusé d'attentisme, promet que l'ouverture à la concurrence pourra créer au moins 10.000 emplois dans les années à venir et permettre la pérennité des TPE, dans l'objectif de redonner du pouvoir d'achat aux Français.



d) Divers liens sur la "Macronomie"

La "Macronomie" version J-Y.Naudet - A. Madelin - Jyrki Katainen ( sommaire) + infos sur Macron.





décembre 09, 2014

La laitière et le pot au lait de Jean de la Fontaine ou la France qui tombe ?

L'Université Liberté, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.



La France ne respecte pas les traités européens. Elle hésite à engager des réformes structurelles douloureuses mais nécessaires. Faute de moyens, elle peine à maintenir sa puissance militaire. Son influence s’érode. Résultat : la chute devient prévisible.  

« En politique, le plus grand crime est d’avoir des ambitions plus hautes que ses capacités » (Napoléon). 
La France est le plus mauvais élève de la classe européenne pour déficit (4,4% du PIB), pour le déficit primaire, pour le déficit structurel, pour la croissance de la dette, pour les prélèvements obligatoires et pour finir, elle a la dépense publique (vs PIB) la plus importante de l'OCDE. Tout ça a été chiffré par la Cour des comptes.
La France va donc dans le mur toute seule et en plus en klaxonnant.

Philippe Dessertine et Natacha Valla.


Divulguée par le site Médiapart, la lettre adressée, en anglais, le 24 octobre 2014 par le commissaire européen aux affaires économiques, Jyrki Katainen, au ministre des Finances, Michel Sapin, fait l’effet d’une bombe. Prise en flagrant délit de déficit excessif, la France est sommée par la Commission européenne d’expliquer comment elle « prévoit de se conformer à ses obligations de politique budgétaire en 2015, conformément au pacte de stabilité et de croissance ». Cette missive intervient dans un contexte où « le mot ‘réduction de dettes’ devient familier. Longtemps demeuré dans le registre pornographique, il fait son entrée au catéchisme » (Michel Camdessus). La France est « l’homme malade de l’Europe », un « pays déficitaire récidiviste », le « cancre de la zone euro » pour 2016. L’aval de son budget 2015 sous forme d’ultime avertissement n’écarte pas les risques de déclassement. 

"Je vous écris pour vous demander les raisons qui ont conduit la France à dévier des objectifs budgétaires fixés par le Conseil, en ce qui concerne à la fois le déficit public et l'ajustement de l'équilibre budgétaire structurel en 2015, écrit le commissaire européen aux Affaires économiques et budgétaires Jyrki Katainen. Je voudrais également savoir comment la France prévoit de se conformer à ses obligations de politique budgétaire en 2015, conformément au pacte de stabilité et de croissance
Selon les éléments fournis par la France, le projet de budget ne prévoit pas de ramener le déficit public sous la barre des 3 % du PIB d'ici à 2015, la valeur de référence du traité", constate Jyrki Katainen. 2015 est "la date butoir fixée par le Conseil dans ses recommandations du 21 juin 2013 avec l'objectif de mettre fin à la procédure de déficit public excessif pour la France". 
"Tout porte à croire que le projet de budget pour 2015 prévoit de manquer aux obligations budgétaires qui découlent des recommandations du Conseil, sous la procédure de déficit public excessif", insiste le Commissaire, même s'il précise que "la Commission cherche à poursuivre un dialogue constructif avec la France".
Le système français ne peut plus éviter une crise majeure. Ceci est dû à 40 ans de laxisme politique durant lesquels l'État français a creusé sa tombe : celle des déficits.
Quand on s'endette, on perd son indépendance et le jour où ceux qui prêtent à l'État français en auront assez, les fonctionnaires et les retraités français ne seront plus payés.
Il faut donc urgemment couper dans les dépenses publiques et pour ceci, il faut un chef de gouvernement au dessus des partis politiques.
François de Closets.


La France, « l’homme malade de l’Europe ».
Les gouvernements se succèdent, les politiques ne changent pas. « Depuis dix ans, La France, comme tous les pays de l’Europe latine, s’est laissée aller au dévergondage budgétaire, c’est- à-dire à l’abandon de toute discipline en matière de comptes publics » (Valéry Giscard d’Estaing, 25 octobre 2014). Notre pays ne cesse de souscrire à des engagements précis en termes de discipline budgétaire qu’il ne peut ou veut pas respecter. Ainsi, il réclame des délais supplémentaires pour parvenir à l’engagement d’un retour du déficit public sous la barre des 3%. « Tournons-nous vers le passé ; ce sera un progrès » (Giuseppe Verdi). Que nous-dit-il ? La France adhère fin 2012 au pacte de stabilité et de croissance dont la Commission a la responsabilité de juger de la conformité des projets de budget. Elle ne peut donc feindre aujourd’hui d’ignorer ce qu’elle acceptait hier de plein gré. La duplicité n’a qu’un temps dans les relations internationales. Reprenant l’adage romain Pacta sunt servanda, l’article 26 de la convention de Vienne sur le droit des traités de 1969 dispose que « tout traité en vigueur lie les parties et doit être exécuté de bonne foi ». Juridiquement, la France se retrouve « en manquement grave » à ses obligations au nom d’une discipline collective acceptée. Or, que se passe-t-il ? Certains hommes politiques ne tolèrent pas que la France soit traitée ainsi par les technocrates de Bruxelles. Emmanuel Macron rappelle que « la réduction des déficits budgétaires et le respect des engagements que nous avons pris sont indispensables ». C’est peu dire que les tentatives françaises visant à déroger aux contraintes du pacte accepté en 2012 font grincer des dents nos partenaires. Ils attendent des actes. Les belles paroles ne suffisent plus. Les rappels succèdent aux mises en garde. Les projets de loi de finances rectificatives se succèdent pour satisfaire aux exigences de la Commission. 

Selon les informations en provenance de Bruxelles, la Commission européenne pourrait refuser le projet de budget 2015 présenté par le gouvernement socialiste français. Une humiliation qui ferait l’effet d’une bombe.
Les conséquences d’une telle expérience sont assez désolantes pour la France. L’hexagone va passer inexorablement pour la cancre économique de la classe européenne.

La France : le chemin du déclassement.
Le temps de l’angélisme est passé. La Commission européenne exige des résultats rapides (Cf. son avis sur le projet de budget 2015 rendu le 28 novembre 2014). Or, l’économie française est en panne ; le déficit égal à 4,4% du PIB ; l’autorité politique affaiblie ; la confiance des citoyens ébranlée. La France doit réformer le périmètre de ses missions régaliennes, doit rechercher le « mieux d’Etat ». La France est tentée par la rupture politique dès que l’Europe l’attaque sur le plan financier. Aujourd’hui, les Etats de la zone euro partagent leur souveraineté budgétaire. Même si Paris évite de justesse la sanction de la Commission en corrigeant in extremis son budget 2015, l’horizon n’est pas durablement éclairci. La France ne pourra faire l’économie de réformes structurelles douloureuses sauf à se mettre au ban de l’Union européenne. Faute d’un réel sursaut, de l’abandon de la « comédie de la réforme », Paris risque d’être mis à la diète. Utopie hier, réalité demain. L’épée de Damoclès européenne place la France dans une situation de souveraineté limitée, de tutelle renforcée. Faute de maîtriser ses choix budgétaires, « notre pays risque de se retrouver dans la situation qu’a connue la Grèce. Les pouvoirs publics seront conduits à demander l’aide du FMI » (VGE). Sur la scène mondiale, la France, qui enregistre une perte d’influence à Bruxelles, risque de subir un sérieux déclassement par rapport à son statut de « puissance moyenne d’influence ». Déclassement d’autant plus sensible qu’elle ne pourra plus s’appuyer sur un outil militaire fort, un engagement à niveau nécessaire pour garantir un effet de crédibilité politique suffisant. Les questions ne manquent pas. Comment peser en continuant à réduire drastiquement le budget de la défense ? Comment moderniser un outil militaire vieillissant ? Comment s’engager dans de multiples opérations extérieures budgétivores (plus d’un milliard d’euros en 2014) avec des moyens contraints ? En un mot, comment résoudre la quadrature du cercle ? 

Les retraites des fonctionnaires sont un gouffre abyssal pour les finances publiques et ce sont les contribuables et les générations futures qui payent.
Avec tous ces parasites de fonctionnaires, bien trop nombreux en France, la dette de la France s'élève à 5 000 milliards d'euros soit 250% du PIB.


La France qui tombe ?
Cet avatar d’une saga européenne n’est une surprise que pour certains Candide. La perte d’influence du pays est avérée, mais somme toute logique. Une réponse rapide s’impose. Elle passe par l’impérieuse nécessité de s’écarter des contingences du moment au profit de la vérité, si contraignante soit-elle. Elle passe par le choix incontournable d’assumer le réel. Prenons garde à la culture de la fausse grandeur. Si nous ne faisons rien, que restera-t-il de la « grande nation » ? Faute de puissance, il ne nous restera plus que la mise en scène de la souveraineté. Sans parler de son décrochage économique, de sa perte de leadership en Europe et dans le monde, la France serait menacée d’une « portugalisation » que redoutait en son temps le général de Gaulle. 

La morale de cette histoire est à chercher dans un plagiat de Jean de la Fontaine

 « Adieu défense, diplomatie, puissance, influence »  
(La laitière et le pot au lait).
Adieu défense, diplomatie, puissance, influence.
Source, journal ou site Internet : esprit corsaire
Date : 8 décembre 2014
Auteur : Guillaume Berlat





Le ministre des Finances et des Comptes publics a envoyé  la réponse du Gouvernement à la Commission européenne.

Retrouver la copie du courrier envoyé :




Alors que l'Allemagne annonce un équilibre budgétaire pour 2015, la France laisse filer le déficit de l'État qui sera de (au moins) 4,4% en 2014. Autant de dette en plus pour nos enfants et les générations futures.
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