octobre 14, 2014

Libertariens contre Libéraux par Stéphane GEYRES

L'Université Libérale, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.

Comme (trop) régulièrement, le débat théorique et stratégique entre libéraux et libertariens vient de connaître quelques soubresauts ces derniers jours. Certains libéraux voient certains libertariens - dont je fais partie - comme des intolérants agressifs, pour rester poli, et s’étonnent que ces derniers leur tombent dessus au lieu de faire la chasse au socialo, supposé le seul ennemi commun.



Je vais donc tenter une fois encore de clarifier la vision des choses vue du côté d’un libertarien, en espérant que cela aide l’autre côté à avancer.

Ceux que je qualifie ici avec bienveillance de libéraux sont tous ceux qui croient qu’il est possible de faire avancer le libéralisme en ce pays au sein du système politique partisan traditionnel. Je mets sous cette étiquette tous les libéraux logeant chez l’UMP, divers centristes type UDI et le PLD de même depuis qu’il a rejoint cette dernière.

Le libéralisme est très mal connu par nos concitoyens. Même une bonne part des libéraux ne le connaît que mal ou seulement en partie, n’en voyant souvent que la dimension économique mais pas la dimension juridique. Il faut reconnaître que l’image qu’en a la plupart des gens est ternie par des années de propagande social-démocrate.

Pourtant aucun système politique n’est plus humaniste que le libéralisme authentique. Aucun n’est plus juste socialement, aucun n’est plus favorable à une saine et durable prospérité soutenue. Paradoxe donc, puisque ces arguments sont typiquement certains des plus forts que les opposants au libéralisme avancent contre lui. Paradoxe qu’il faut justement arriver à casser dans l’esprit des gens pour espérer gagner l’opinion.

Les libertariens pensent que cet objectif est atteignable si l’on présente à l’opinion un discours direct, franc et honnête, centré sur ces arguments humanistes, sans fausse nuance. Car tout le monde ou presque est naturellement libéral. Ron Paul a montré qu’il est possible de toucher l’opinion si on tient un discours de ce type, un discours nouveau et qui change tellement de la soupe mensongère de l’ordinaire politicien.

Si Ron Paul avait raison, ou dans le même style un Nigel Farage, alors l’opportunité du libéralisme tient dans l’efficacité de cette clarté de langage qui peut toucher directement la masse des déçus et des abstentionnistes.

Mais cela suppose de prendre l’opinion à contre-pied, elle qui est convaincue que le libéralisme est le mal absolu. C’est-à-dire qu’il faut être insoupçonnable de double discours. Il faut pour cela être crédible et donc propre sur soi et cohérent. La moindre trace de soupçon de mensonge ou de veste retournée doit être chassée à tout prix. Le discours entier n’est crédible qu’à ce prix.


 
Si cette analyse est juste, alors nous ne toucherons l’opinion que si nous ne sommes pas attaquables, pour ne peut pas être confondus avec le système que nous critiquons.

Ron Paul se servait du système mais n’a jamais laissé aucun doute, ni par son discours ni par ses votes, sur sa pensée et son objectif politique ultime. Il était dans le système certes, mais contre lui, pour le dénoncer de l’intérieur. Même s’il n’est pas vraiment libéral, Nigel Farage utilise le même stratagème, il joue le ver dans le fruit et contribue à décrédibiliser et discréditer l’Europe de l’intérieur. Mais pour y arriver, il a annoncé la couleur d’emblée, l’UKIP a dès le début opté pour un programme anti-européen qui a convaincu un nombre croissant de britanniques.

Leur expérience le montre donc, la seule chance politique du discours libéral passe par un affichage décomplexé et sans fard de nos idées, exprimé par une ou des voix libres de toute ambiguïté.

Pour en revenir à nos libéraux UMPistes, il est dommage qu’ils ne voient pas pourquoi ils subissent les foudres des libertariens. La raison est pourtant simple : ils font obstacle au développement du message libéral en ce pays. Ils y font obstacle en brouillant l’image et le message par leur appartenance aux partis traditionnels. Et bien noter que je ne parle même pas de message libertarien…

Car un – ou une – libéral(e) sincère qui s’affiche auprès de l’UMP est en premier lieu vu comme un UMP. Surtout que comme il est probablement inconnu de l’électorat, que son affichage comme libéral est tout autant incompris, ce n’est que son appartenance au parti qui détermine l’appréciation par la grande majorité des électeurs.

De plus, aucun des grands partis n’a le moindre intérêt à changer le système en profondeur, car c’est du système qu’ils vivent et prospèrent. Tous les gentils libéraux pourront tenter d’infiltrer l’UMP ou le Centre, tant qu’ils seront minoritaires ils ne seront que manipulés et étouffés. Et pour être majoritaires, il faudrait que l’électorat mal informé les y mettent, ce qui ne tient pas debout.

Croire que les grands partis demeurent le seul moyen d’avoir accès à la machinerie de communication partisane constitue donc une erreur profonde. Soit les libéraux ne pourront pas s’exprimer largement, soit leurs rares messages seront de toute façon entachés de l’image UMP ou Centre.

Pour ces nombreux libéraux sincères mais pas toujours conscient de cette erreur stratégique, il n’y a à mon sens qu’une seule option : rejoindre les rangs des trop rares initiatives de promotion du libéralisme qui éclosent hors du champ des partis politiques traditionnels, pour y porter un discours sans compromis et sans ambiguïté. Ou continuer à subir nos quolibets et critiques.

Source: Stéphane GEYRES
son blog:

La Liberté par Principe


18 commentaires:

Anonyme a dit…

Ron Paul est membre du parti républicain. il avait quitté le parti libertarien par pragmatisme. ca ne colle pas avec votre analyse.

sgeyres a dit…

Pourquoi rester anonyme ? Cela décrédibilise votre critique, puisque vous ne la croyez pas vous-même assez juste pour en être fier.

Franck Chauvet a dit…

Probleme bien posé, réponse à coté.
On ne peut pas passer sous silence
que certains anacho-capitaliste ne sont pas démocrates, les libéraux le sont,
qu'ils ne supportent pas la moindre infime participation de l'Etat dans la société les libéraux l'admettent ,
et de fait tordent le cou a bien des écrits des plus grands libéraux classiques meme les plus anti Etatistes pour rejoindre un autre monde celui des anarchistes .

De plus, ne croyant pas aux vertus de la démocratie, les moyens évoqués pour arriver à leurs fins rejoignent ceux qui ont embrasés l’Europe en 1914 et- 1936.

Passé à coté de ces differences c'est passé à coté d'un grande partie de la réponse

Stéphane GEYRES a dit…

Le pire c'est qu'il croit me nuire....

Franck Chauvet a dit…

Stéphane Geyres le pire c'est encore l'ego qui parle alors que c'est le système que l'on détaille
Le meilleur c'est que l'utopie n'est qu'une vue de l'esprit démonter par le moindre fait

Stéphane GEYRES a dit…

Franck Chauvet Et quel fait, par exemple, je serais curieux de voir ça...

Franck Chauvet a dit…

Stéphane Geyres Toutes tentatives de mises en place des systèmes anar s'est voué par des actions violentes y compris entre les membres eux même ou les assassinats sont légions

"Des enragés " de la Révolution à l'assassinat de Sadi Carnot président de la Republique en passant par la bombe lancée par Vaillant a la tribune de l'assemblée Nationale , les mouvements anar quels qu'ils soient ne reconnaissant pas la démocratie utilisent volontiers l'ultra violence pour imposer leurs idées
Par ailleurs en ont ils le choix, leur articulation sans Etat et sans moyens de pouvoir s'exprimer électoralement entraînent comme en 1881 des vagues meurtrières qui en retour entraînent la répression

Et contrairement à ce que vous racontez c'est bien Les anarchistes s'emparent alors du mot "libertaire" des Liberaux - néologisme créé en 1857 par Joseph Déjacque - ceci afin de s'identifier et poursuivre leurs activités éditoriales malgré la restriction de reprendre les idées meurtrières de la prise de pouvoir par la violence et le meurtre.
Il est vrai qu'entre temps des lois dites "scélérates" sont venus essayer d'enrailler le terrorisme insurrectionnel
Lois qui bien plus auront exacerbées la violence jusqu'à sa consommation totale par une réaction de la population contre le mouvement
Et ce sont finalement les actions violentes qui auront mis fin à tout développement des idées et au rejet total par le peuple de l'ensemble des idées anar

Stéphane GEYRES a dit…

Franck Chauvet "Toutes tentatives de mises en place des systèmes anar s'est voué par des actions violentes y compris entre les membres eux même ou les assassinats sont légions "

Et vous comptez démontrer quoi avec ceci ? Vous commettez au moins trois erreurs : a) l'histoire ne peut rien prouver, b) vous mélangez "anar" avec anarcap, c) en aucun cas il s'agit pour nous de passer par la violence.

Par ailleurs, votre "Et contrairement à ce que vous racontez c'est bien Les anarchistes s'emparent alors du mot "libertaire" des Liberaux - néologisme créé en 1857 par Joseph Déjacque "
et une superbe erreur, puisque je / nous ne sommes pas libertaire, mais libertariens, ok ?

Pas terrible comme tentative.... Aller, essayez de faire mieux...

Franck Chauvet a dit…

Stéphane Geyres A/ La leçon de l'Histoire c'est que les meme causes entraînent généralement les même conséquences

B/ j'attendais celle là .Sauf que vous partagez avec tous les anar, la fin de l'État et le rejet de la démocratie
L'un étant votre but, l'absence de l'autre implique le recours à la violence pour seul autre moyen.
C/Ce n'est pas ce que j'ai lu sur votre page FB avec même une belle appétence de tous les instants pour les armes et l'éradication de ceux qui ne pensent pas comme vous
De plus, c'est un système constant chez les anar que de se dédire des pactions violentes et de les préparer en sous-main .

Juste un truc libertarian en anglais à les deux sens, pour dire l'énorme différence, a l'époque il avait aussi la même idéologie.
Le libertarien arrivant que plus tard
Mais le fait d'avoir encore plus individualisé la démarche renforce les arguments précédents notamment sur la violence et ne les différentiels pas sur ce plan les risques décrits par l'Histoire.

Stéphane GEYRES a dit…

Franck Chauvet "B/ j'attendais celle là .Sauf que vous partagez avec tous les anar, la fin de l'État et le rejet de la démocratie
L'un étant votre but, l'absence de l'autre implique le recours à la violence pour seul autre moyen."

Tiens pour le coup, c'est moi qui l'attendais.
Car vous montrez là votre profonde incompréhension de l'anarcapie, ou vous croyez que l'absence d'état rime avec la violence car absence de régalien.

Or en anarcapie, il y a tout le régalien que vous pouvez rêver, simplement il n'est pas sous forme de monopole (c-à-d l'état, car ce qui caractérise l'état, c'est le **monopole**, pas le régalien).

Lire ceci, si vous arriver à l'accepter.
https://www.contrepoints.org/.../57407-pour-un-etat-fort...

Stéphane GEYRES a dit…

Franck Chauvet "A/ La leçon de l'Histoire c'est que les meme causes entraînent généralement les même conséquences "

Tout est dans le "généralement", précisément, qui fait que vous ne pouvez en déduire aucune certitude ou preuve, merci.

Genestine a dit…

Petite révision et analyse....puis connaitre le sens du terme libertarien : https://universite-liberte.blogspot.com/search...

Franck Chauvet a dit…

Généralement est une façon de parler ... le Marxisme a prouvé bien des choses

Franck Chauvet a dit…

B/ ...
je ne crois pas que vous développez réellement cette thèse
Vous haïssez l'Etat et vous prenez tout minarchiste pour Etatiste

C'est dernier refute tout autant les monopoles mais accepte un Etat régalien
Chose que vous revoquez systématiquement dans vos autres sites

Et encore une fois vous arrangez les définitions
L'Etat régalien est bien une forme d'État celle des Minarchistes
Et pour autant cette forme n'a pas de monopole sauf
l'originalité de contrôle des autres systèmes
Sauf pour la justice qui elle peut-être unique et totalement indépendante

Quand on dit un Etat fort sans l'État vous êtes sur que la formule tient sans l'État?
Si on change le mot Etat, ceci marche aussi pour le mot "individu "
Et c'est tout aussi loufoque

Quant au C/ je vois qu'on évite de se répendre la dessus

Stéphane GEYRES a dit…

Franck Chauvet "Et pour autant cette forme n'a pas de monopole sauf
l'originalité de contrôle des autres systèmes
Sauf pour la justice qui elle peut-être unique et totalement indépendante "

Je me contenterai de ce bijou de "sauf ceci, sauf cela", merci.

Guignol.

Franck Chauvet a dit…

Stéphane Geyres ha ! Je vois qu'on arrive au terme de vos "brillantissimes" argumentations
1 seul "sauf" et vous faites déjà des généralités.
Vous vous êtes peut-être pas aperçu mais le Regalien est un "sauf"

A vous lire Raymond Aron doit se retourner dans sa tombe, et bien entendu je vais demander à mes amis de ne pas contribuer plus longtemps à Contrepoint
Et comptez sur moi pour vous faire aussi un peu de pub. On ne vous pensez pas qu'un groupe de nostalgiques les années sombres puisse prendre le nom d'un si beau fleuron .
Remarquez les anarcho ont déjà fait le coup

Et puis se faire traiter de "Guignol" par un "révisionniste souple au lait " est le privilège de tous fins gourmets.

Franck Chauvet a dit…

Les idées défendues par les libertariens américains trouveraient leur origine en Europe : leur paternité est attribuée, notamment par Murray Rothbard, au belge Gustave de Molinari, lequel ne fit que pousser le raisonnement de l'État régalien de son maître à penser, le député libéral français Frédéric Bastiat, jusqu'à sa limite logique et cohérente concluant à une concurrence entre micro-communautés...
Pour dire le nombre de définition qu'il existe sur ce mot ...

Franck Chauvet a dit…

Ce qui fait rire Stephane Geyres s'affiche sur toutes les références quand on tape "libertariens" sur n'importe quel moteur de recherche ... que ce soit Wikipedia, l'encyclopédie universalis et bien d'autres ...
C'est vrai que j'aurai du mettre des guillemets ... mais bon je suppose que,Stephane fait la différence entre les propos d'une référence encyclopédique et celui d'un Guignol ... quoique ....

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